![klp site[2958].png](https://static.wixstatic.com/media/235aa0_b2a35e5c18834270b1235dea829e5d7b~mv2.png/v1/fill/w_600,h_120,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/klp%20site%5B2958%5D.png)
Infini
Retrouvez ici, exclusivement en numérique, les créations autour de notre premier thème hors-série : Infini.
L'infini en nous
01/12/2019
Delphine Robert
Je regarde le ciel en cette nuit d’été
Je me sens si petit sous ce toit étoilé
Ici la grande ours, de ce côté Cassiopée
Je ne suis rien face à l’immense voie lactée
L’infiniment grand nous aspire dans un siphon
Il nous fait rêver de liberté et d’évasion
Mais l’infini est si loin de notre réel
Qu’à trop l’approcher on s’y brûlerait les ailes
Et puis je vois cette minuscule fourmi,
A la loupe ses poils sont encor plus petits
Puis j’imagine les bactéries, les atomes,
Les particules coupées au microtome.
L’infiniment petit nous pique, nous intrigue,
Il nous fait rêver par le savoir qu’il prodigue.
Mais l’infini est si loin de notre réel
Qu’à trop l’approcher on s’y brûlerait les ailes.
Mais dans nos vies, que nous traversons chaque jour,
L’unique sentiment infini c’est l’amour.
C’est le seul vecteur d’une vague si puissante
Qu’elle provoque une sensation grisante
L’infiniment aimant nous charme, nous enflamme,
Il nous fait rêver et guérit nos états d’âmes
C’est cet infini qui partage notre réel
Qui est le seul à pouvoir nous donner des ailes.

08/12/2019
Crépuscule
E. G.____________

« Soulever, le poing desséché, le couvercle du cercueil,
s’asseoir, s’étouffer. Ainsi point de vieillesse. »
– Arthur Rimbaud
J’ai embrassé la nuit éternelle.
Tout s’agitait encore aux tréfonds de mon corps. Ce n’était pas de l’eau qui coulait dans mes veines, mais bien du sang. J’étais toujours un être humain. À ma montre, il était un peu au-delà de huit heures. Tu as toute la journée devant toi, eût-on pu me dire. Les teintes rosées de la lumière divine baignaient ma tête nue – rasée. En cette route serpentée du Vercors, je roulais. En ce chemin orné de fleurs, projetant détritus et miasmes hors de ma vue, je me sentais pousser des ailes.
Sa première entreprise fut ce chrysanthème, qu’Elle noircit sous mes yeux. Elle approchait, à mesure que ma célérité m’approchait du sommet d’où j’avais décidé de prendre mon envol avec fougue, d’où j’allais accomplir à jamais ma destinée autodéterminée.
Alors, Elle ferma un à un tous les stores. Derrière moi, agitant ses immenses membres. Par la plaine, où elle embrassa tout. À la grand’ville, où elle éteignit les boulevards, boucha une à une les artères, délabra tous les candélabres qui se débattaient ventre à terre. Filant comme une damnée, elle me chassait. Ou l’appelais-je ? Je l’attirais.
En haut de la route, elle m’entoura de ses voiles amassées. Au sommet, je perçus plaine, plateau, cimes, villages, ciel et nuages baignés de ses volutes sombres. Et je braquai, contre-braquai, sautai du droit chemin. Dans le cheminement vertical qui s’ensuivit, Chypres et Orient me revinrent, tout me revint. Ma chute prit fin au bas du bois, où son enveloppe me borda. Tandis que neuf heures sonnaient à peine, je m’endormis de mon plein gré.
Au réveil, il était l’éternité.
La question de la fin
Laure-Line Hurel
15/12/2019
Comme toujours, c’est la mort qui fascine. Limite franchissable mais qui fait peur. C’est le moment pour moi d’avoir peur. J’ai l’impression de m’apprêter à faire le grand saut, celui qui te fais tomber, tomber, si longtemps que tu perds toutes notions de Tout. J’ai aimé penser à une vie après, à quelque chose de sympathique, de rassurant. J’y ai vue trop de problèmes, je n’y trouvais pas mon compte. Ensuite c’est l’inverse qui m’a posé question : un Après plus sombre et torturé. Mais là non plus, je ne m’y retrouvais pas.
C’est le vide qui m’a attiré le plus. La solitude extrême, tomber dans le Rien, flotter jusqu’à ce que son corps atterrisse de nouveau pour vivre. Toute la vie, le voyage ne m’a jamais trop appelé, mais ce soir c’est le grand soir : j’attaque mon destin et je devance le Karma. C’est le premier grand voyage de ma vie. J’ai hâte de me sentir partir, de rendre mon corps à la terre, que mon âme divague dans l’infini entre les mondes. J’ai hâte de pouvoir voir ce en quoi je n’ai jamais cru de mon vivant. J’ai hâte de comprendre tout ce qui m’était inaccessible. La mort sera ma prochaine vie, c’est ce en quoi j’ai décidé de croire.

23/12/2019

Réflexion faite, mal de tête
Maëlle Nicoud
Chose abstraite
Tu m’invites à réfléchir
J’observe, m’étonne et m’interroge
Philosopher permet de te comprendre
Plusieurs thèmes se bousculent
Symphonie ou cacophonie
Je ne saurais dire
La notion infinie est indéfinie
Je ne sais plus que croire
Il ne faut tomber dans le stéréotype
La production stérile, les mathématiques
La notion infinie et indéfinie
Un puit d’idées
Métaphore d’un trou noir
De pensées insondables ?
Le temps infini et indéfini
La boucle est bouclée
Et là recommence
Le cercle vicieux.
30/12/2019
Sans titre
Sour
L'aube, la sueur, le temps,
Quelque part au fond des os,
Résonnent les rythmes fénéants,
L'aurore, la rouille et l'argent,
Quelque part au fond de l'eau,
Il se dit,
"Je suis mort et je t'attends


Sans titre
Violette Heraudet
Ligne d'horizon, nuit infinie du néant, néant infini.
Et voile du Théâtre